Confiture de pissenlits, café aux plaque-madames: les plantes sauvages s'invitent à table


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Emma Puma

Laurent DegueldreA l’occasion du festival «Nourrir les Campus», une balade à la découverte des plantes sauvages comestibles était organisée dans les bois du Sart Tilman. Une opportunité de découvrir de nouvelles saveurs et de repartir avec des recettes insolites.

«Connaître les plantes sauvages change votre perspective sur les balades en forêt. Depuis que je m’y intéresse, je vais cueillir des orties tous les matins en promenant mes deux chats». Talisman autour du cou, Laurent Degueldre, notre guide du jour, enchaîne: «Il faut respecter la règle des trois tiers quand on cueille des plantes sauvages: un tiers pour nous, un tiers pour la biodiversité et un tiers pour la plante.» Une cinquantaine de participants, rassemblés sur l’esplanade du restaurant universitaire, écoutent religieusement ce jeune trentenaire intarissable.

Pour «prendre des forces» avant d’entamer la balade, une dégustation s'improvise. Les participants se pressent autour de la table pour goûter aux préparations du cofondateur de Permavenir, asbl qui sensibilise le grand public à la transition écologique et l'alimentation durable.

 

Boisson 1

 Crêpe 3

 

La balade démarre enfin. Les températures sont fraîches pour la saison. Le soleil transperce difficilement les nuages de feuilles. Laurent Degueldre marche d’un bon pas. «On peut manger des plantes sauvages toute l’année. Elles ont des propriétés anti-inflammatoires et boostent le système immunitaire». Vitamines C, A, E, fer, potassium, etc. : les plantes sauvages — contrairement aux fruits et légumes «hybridés» des supermarchés ou même de nos potagers — n’ont pas été altérées par la culture intensive et ont conservé tous leurs nutriments. «Dès lors, lorsqu'on tombe malade, l'organisme résiste mieux et on guérit plus vite», affirme le guide.

Renouée du Japon 1

 

Certains promeneurs prennent des notes sur un carnet, y consignent recettes et autres remèdes naturels. Les oiseaux chantent. Notre guide s’arrête devant un parterre d'orties. «Si l'on devait faire face à une pénurie de nourriture, on pourrait rester en bonne santé en se nourrissant d’ortie. Séchée et réduite en poudre, elle contient 40% de protéines.»

 

Guimauve 1

 

Au détour d'un sentier ombragé, notre guide d'un jour nous prodigue quelques conseils pour mener à bien notre cueillette: bien observer les plantes (la couleur, les poils…), se former — «10% des plantes sont toxiques, certaines sont mortelles», prévient Laurent Degueldre —, se renseigner auprès de son médecin sur d’éventuelles contre-indications en cas de prise de médicaments, et s’aider d’une application comme Pl@ntNet pour conforter son intuition dans la reconnaissance d'une plante.  

 

Laitue vireuse 1

 

Le vent froid a fait rougir les mains des promeneurs. La balade s’achève sur des marguerites «au goût d'agrumes», jure notre guide. Les participants ont l'air ravis: ils repartent avec le sourire. Mais aussi avec l’envie ferme de concocter de la confiture de fleurs de pissenlits, ou de préparer du café à base de graines de plaque-madames. «Une alternative locale, bio et bon marché au café décaféiné vendu en grandes surfaces», conclut le guide. Et, de fait, cette balade express a bien changé notre perspective sur les bois du Sart Tilman.

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